12 novembre 2014

Y'avait plus que les pigeons pour contempler sa déchéance en face.

Moi j'utilise toujours de vieux cahiers de récup. Parce que ce sont eux qui portent le plus d'histoires. Comme cette fois-là où, gamine, tu t'es mise à pleurer dessus à cause d'un exercice que tu comprenais pas, ou d'une interro ratée qui te promettait une semaine sans télé à la maison. Comme cette fois-là où tu passais des petits mots ridicules à propos du garçon juste devant, ou des fringues de la prof, sur des bouts de pages arrachées. Comme cette fois-là où, sans rien d'autre sous la main pour noter, tu y as inscrit un numéro de téléphone, ou bien la date d'un rendez-vous, un mémo, n'importe lequel. Comme toutes ces fois-là où il a servi à se remémorer ce passé qui s'oublie si vite, où il a été vital ou juste important, quand il dégage ce léger parfum d'antan qui prend doucement à la gorge, et que tout d'un coup tu ferais tout pour retrouver le garçon de devant ou le propriétaire du numéro de téléphone.

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