8 novembre 2014

C'est l'enfance qui te remonte dans la trachée.

La solitude n'est plus une maladie honteuse.

Cette chanson s'insinue en moi par tous les pores de ma peau. Elle squatte mes nerfs, déglingue la machinerie et me fait penser à l'envers avec le cœur en guest-star. Elle me donne envie de hurler et de pleurer, de rire et de frapper quelqu'un. Elle me donne des frissons et des nausées, des soupirs et de relents de tendresse envers une certaine forme de violence que je pensais avoir annihilée depuis longtemps.

Cette chanson, c'est un enfer et un exutoire.

Les paroles me font frissonner de douleur, me donnent envie de sautiller sur une corde tendue au-dessus du vide, me donnent envie de m'écorcher vive et de bondir sur mon clavier pour vider mon cerveau de toutes les reptations lentes qui l'envahissent.

Cette chanson, c'est toi.

Un hymne à l'écriture automatique, un hymne à tout ce qu'il y a de détraqué en moi. En toi.

C'est ton aversion pour l'espèce humaine, et puis ta fascination aussi. C'est les tremblements qui t'assaillent chaque fois que je te parle, les fourmis dans ton estomac quand tu dois manger en public, ta phobie de toi-même et cet amour démesuré pour tout ce qui ne te concerne pas.

C'est ton tombeau à ciel ouvert, la flaque dans laquelle tu te noies quand tu refuses de respirer toute seule.

Cette chanson, je ne te l'ai jamais fait écouter, parce qu'elle te ressemble tellement que ça me fait mal chaque fois que j'y pense.

Elle me rappelle les jours lents, gris et venteux, les dimanches de cafard, quand il pleut et qu'il fait chaud à la fois. Elle me rappelle les soirées enivrées où les mots se carambolent et où tu trouves ça tellement génial, quand les cadavres exquis s'alignent sur la feuille et sur la table, quand tu vas dormir avec des mots pleins la tête et que t'es sûre que le lendemain ils auront moisi à t'en faire vomir.

Cette chanson, c'est toi, et je ne veux pas te perdre.

Elle m'hypnotise comme les sonorités qui dansent dans ma tête, comme toutes les images que tu distilles dans mon estomac et qui virevoltent comme des papillons électriques, trop fades, trop pétillants, trop toi.

Il n'y a qu'en toi que je parvienne à me noyer jusqu'à en oublier qui je suis. Tu me transcendes, tu m'envoies si loin de moi que je suis obligée d'improviser une salve chaotique pour retrouver mes repères.

Tu bascules tout, tu chavires ma vie, et ça me plaît au-delà de l'indicible.

Pour toi je renverserais la terre, je respirerais sous l'eau et je remplirais le monde de tout ce qui n'est pas nous. Pour toi j'accorderais mes verbes au futur, parce que nous ça ne veut rien dire et c'est pour ça que c'est beau.

Cette chanson m'empêche de dormir et remplit mon carnet, je rêve de la valse lente des couleurs, tu n'as même pas idée de ce que ça me déchire, mais c'est toujours moins douloureux que de te lire.

Tu me tues à peu près trois fois par jour, et j'en redemande chaque fois un peu plus.

2 commentaires:

  1. Haha, c'est tout à fait ça cette chanson, elle marque beaucoup trop, elle fait mal et du bien et. . .bah ouais tout ce que t'as écris en fait =)

    Putain d'HF .. ...

    RépondreSupprimer
  2. Ah bah ça me rassure de savoir que j'suis pas la seule à le suivre dans son délire apocalypticodramatique ^^

    On m'a fait découvrir l'univers HFT par cette chanson, bonjour l'accroche quoi.

    RépondreSupprimer